[Mariage du Chef de maison]

Kingrade.....ne connaissait pas le moins du monde le lieu où il se rendait....
Encore moins les personnalités diverses qu'il y rencontrerait...non ,il n'y allait point en tant qu'invité ou autre....
Mais en tant qu'intendant.Et en tant qu'intendant,il se devait d'arriver avant la Duchesse.
C'est donc à Dijon qu'il fit préparé son carrosse devant sa résidence....
Sa personne était vêtu d'un habit des plus magnifiques qu'il soit ....enfin selon lui

Le valet à sa charge lui avait fait porter diverses tenues,aliments et autres pour le voyage ...
Espérons qu'il n'aurait pas besoin de plus,enfin sur ce point....il emmenait plus qu'il n'y fallait chaque fois....
Arrivé ,enfin,son cocher lui ouvrit le portique de son carrosse et l'intendant descendit,il se présenta devant l'église...il n'y vit que deux personnes.
Il ne les connaissait point,il s'approcha et fit une légère inclinaison du torse comme à son habitude devant la noblesse.


Bien le Bonjour,Vos Grasces.

Il ne les connaissait point mais c'était tout de même renseigné sur toutes les personnalités qui seraient présentes...Et selon les portraits qu'il avait vu.....eux étaient Ducs.

Je me présente, Sieur Kingrade,intendant de la Duchesse et du Duc d'Hennfield.

Arfast, en compagnie de son épouse, entra dans l'église. Il n'y avait pratiquement personne, hormis le futur marié, le Duc de Chateaurenard, et une personne qui lui était inconnue. Il s'approcha donc et avec une révérence courtoise:

- Bien le bonjour Vos Grasces. J'espère que vous vous portez bien en cet heureux jour.

Il sourit à Ursus, avec qui il avait eu le plaisir de jouter durant l'été. Voyant le regard interrogateur du jeune marié, il se souvint avoir oublié de se présenter.

- Voici mon épouse Dame Joshin, et moi-même, Arfast de Riveroy, Seigneur du Rouvray. Puissiez-vous avoir un heureux mariage comme le nôtre Duc Alexandre ...

[Quelque part au château de Dunois]

La future mariée faisait les cents pas dans les appartements qu’elle avait investis à Dunois le temps des préparatifs. Elle aurait très bien put s’en occuper à Thoury mais cela lui paraissait tellement incongru que finalement elle s’était résignée à s’installer au domaine.
Tout ce qui concernait sa robe avait été étroitement planifié et orchestré à Cheroy. Tout avait été ensuite ramené la veille afin qu’elle puisse dormir l’esprit léger. Ses vêtements étaient là prêts à être revêtus.
Mais en fait, le sommeil n’était pas vraiment au rendez-vous. La nuit lui avait parue trop longue et maintenant que tout le monde devait l’attendre, elle rêvait de pouvoir s’assoupir rien que quelques minutes.
Ses émeraudes disparurent derrière le rideau sombre de ses longs cils et mirent un certain temps avant de reparaître.
On la tira enfin devant sa coiffeuse où, dans un profond soupir, elle prit place sur le petit tabouret. Ses émeraudes se posèrent sur cette femme, d’une trentaine d’années, qui lui faisait face, les traits décomposés. Elle avait bien besoin d’un petit remontant. Mais que faisait-elle là ? Un instant son regard se voila. Toute sa vie n’avait été que folie. La rouquine avait quelques difficultés à comprendre pourquoi elle se trouvait encore là et à… continuer.

Aïïïïïïïïïïe !!!

Le regard noir de la vicomtesse se posa sur le reflet de celle qui la coiffait. Elle venait de la tirer de ses rêveries. Même à cela elle n’y avait pas droit !
D’une main tremblante, elle se décida finalement à tenter de cacher ces fichues cernes… Les rides, ce n’était pas la peine, elle ne ferait pas de miracle (et non à cette époque, la chirurgie esthétique ce n’était pas possible). La vicomtesse faisait son possible pour se détendre et profiter du moment présent mais elle n’y parvenait pas. Pourtant elle était bien placée pour savoir que cette journée prendrait fin bien trop vite à son goût.
Soudain on frappa timidement à la porte et une gamine entra pour se réfugier dans les jupes d’Adela.
Celle-ci, tentant de cacher son impatience, lui offrir quelques bonbons à la violette.

- Alors ma petite, est-ce l’heure ?
Les petits yeux noisette se levèrent vers la grande dame et une moue déconfite se peignit sur le visage de l’enfant. Adela n’eut pas vraiment besoin d’entendre la réponse qu’elle savait déjà.
- Non, m’dame. Le duc est déj’là et l’v’dame aussi mais seul’ment deux inv’tés sont arrivés et l’v’dame vient seul’ment d’ouvrir l’portes pour inviter l’gens à entrer.
- Bien. Tu peux y retourner et ne revient que lorsqu’il sera temps que je me présente.

La gamine ne se fit pas prier et repartie en courant. La vicomtesse comptait bien garder la surprise de sa robe jusqu’au bout. Dans le miroir, sa seconde tresse avait enfin eut gain de cause contre ses boucles et réussit à dompter ses cheveux rebelles. Il ne restait plus qu’à poser le voile…

[Gascogne, Mimizan, départ]

Préparation de la petite famille gasconne, non, à vrai dire, pour être précise, préparation de la petite famille, oui, mais pas seulement.
Depuis quelques temps maintenant, Azz avait sous sa… hum… protection, la petite duchesse de Roanne. Son père l’avait confié au couple de mimizannais car sa mère, malade, ne pouvait s’en occuper.
Un enfant, c’est du souci, mais alors deux… pi ces deux-là en plus !

Voila… Gil l’époux diacre ? ‘l’est là
Eamon le fils futur chevalier licorneux (ou du moins dans ses rêves les plus fous) ? ‘l’est là aussi.
Margaut… ou est la petite duchesse de Roanne ? non, mais c’est pas possible ce que cela peut trainer une duduche de 9 ans… et la robe par-ci, et le jupon par-là… bref, une fille quoi ! Toujours quelque chose de dernière minute à préparer !

Bon, tout le monde est prêt ?

Voyage à travers la France… le cocher savait ou il allait, ‘core heureux, car la blanche se laissait conduire sans trop se préoccuper du où, du comment et du pourquoi…
Quoi que le pourquoi reste à voir, elle savait parfaitement qu’elle arriverait à temps pour assister aux noces d’la vicomtesse douairière de Fronsac, baronne douairière d'Ittre, dame du pavillon thoury… Adela… v’la, pour elle c’était Adela, tout simplement.

Invitation dans sa petite besace, elle portait une robe de circonstance, verte et blanche, une coiffe assortie.
Sans doute qu’Adela ne la reconnaitrait pas… 9 ans, 9 ans qu’elles ne s’étaient pas vues !
Les battements de son cœur trahissaient l’émotion qui la parcourait en l’instant.



[Terminus, tout l’mode descend]

Oui, oui, bon, bon, voila, voila, on pousse pas hein !

**Enfer et damnation Zeb !**

Qu’est-ce que cet âne faisait là ?
Hum, rectification pour ne pas froisser certaines sensibilités : qu’est-ce que le fier destrier de Gil faisait là ?
Il suivait la carriole d’un air désinvolte, si si, un âne peut prendre un air désinvolte !
Profond soupir. Murmures à son époux

J’vous préviens, il n’entre pas dans l’église, on est pas à Mimizan, allez lui dire, on ne sait jamais, peut être vous écoutera-t-il !


Air plus doux, s’adressant aux enfants en passant ses mains, l’une dans une tignasse blonde l’autre dans de longues boucles brunes :

Margaut Eamon, je compte sur vous pour vous montrer dignes !
Un chevalier peut rester des heures sans bouger !
Et une duchesse ne va pas faire pipi en plein milieu de la cérémonie !
Référence à son propre mariage, ou un « mamannnnnnnnnnn pipiiiiiiiiiiiiiiiiiii » avait troublé la cérémonie… entre autre !

Sourire angéliques à ses « troupes ».
Bien, on y va !

Entrée dans l’église. Bras de son époux bien tenu contre elle, on ne sait jamais, son envie de voir de pres telle statue ou tel peinture serait de la sorte avortée !
Les enfants devaient les suivre !
Ils prirent place à gauche, dans les derniers rangs.

Kingrade s'inclina encore et toujours .....tel était son rôle d'intendant,il se devait de représenter la famille Hennfield au mieux.
Le Duc lui posa une question.

Eh bien Vostre Grasce,j'accompagne la Duchesse .Qui devrait arriver,mais bien sûr un intendant arrive toujours avant ,cela est préférable en tout cas.

Il se laissait distraire.....il ne devait rien oublier aux bonnes manières.
L'intendant vit un Seigneur et sa dame se présenter.....il ne se prétentait point à sa personne mais ils étaient nobles et Kingrade devait être impeccable.
Il fit une légère inclinaison devant le seigneur de son torse.

Elle arrive devant le parvis de l'église, dans sa robe qu'elle avait fait faire spécialement pour le mariage de sa tante Adela. Elle était heureuse pour elle, on lui avait dit le plus grand bien du futur époux. Par-contre Pandorha ne l'appellerait sans doute jamais "mon oncle". Il était fort jeune pour cela, ça risquerait de les mettre mal à l'aise tous les deux, ils ne se connaissaient absolument pas. Revenons à sa Robe de couleur violet, elle adorait cette couleur. La jeune Duchesse arriva donc avec un beau sourire, le vicomte un ami serait avec elle pour assister au mariage, son époux à elle ne viendrait surement pas, il avait prit retraite. Il avait l'adresse du domaine si jamais il arrivait à se libérer de toute façon, ça lui ferait une bonne surprise. Aussi au bras du Vicomte Icyblue, elle se sentirait sans doute moins seule pour ce grand jour.

L'église comptait déjà quelques personnes, aucune connaissance à première vue, hors mis son intendant qui discutait avec un homme, jeune, très bien vertu, le futur époux surement. Elle s'approcha d'eux, toujours en souriant, elle remarqua une femme, elle hésita, cela faisait un trop long moment qu'elle ne l'avait pas vue pour être sûr qu'il s'agissait de son ancienne homologue aux ambassades.

Elle salua convenablement les personnes présentes autour du futur époux et de son intendant dans une très belle révérence. Elle attendit son tour pour se présenter.



Le bonjour, je suis Pandorha de Hennfield, Duchesse de Louhans et nièce de Adela. Je suis fort heureuse d'être ici en ce jour afin d'assister au mariage de ma tante.

Elle souriait toujours, elle resserra sa prise sur le bras du vicomte, il ne fallait pas commettre d'impair aujourd'hui. Elle reprit pour présenter son ami.

Et je vous présente également le vicomte Isidore Bluette, un ami qui a accepté de m'accompagner en ce jour, je pense que mon intendant sait déjà présenter.

Elle s'arrêta de parler, elle s'était présentée, elle n'avait plus grand-chose à dire maintenant, enfin elle ne savait plus vraiment quoi dire.

De mondanité en mondanité, de baptême, en mariage et en cérémonie vaste et diverse, Margaut commençait à se prêter au jeu. Elle n'avait d'ailleurs point le choix son père c'était empressé de lui expliquer la nécessité d'assister à ce genre de cérémonie. Qui plus est elle vivait depuis un moment chez les Trévières et ne pouvait décemment pas refuser de suivre la famille lors de ces nombreuses sorties. Elle ne voulait offenser ni ses parents, ni les parents de son prince pour qui elle vouait un amour sans fin. Ce matin là elle avait vu arrivée une Azzera au mieux de sa forme se pavanant d'avoir reçu une invitation pour un mariage. Ce même matin Margaut et Eamon c'était fixé, de ce regard qui en dit long sur leur ressentit. Ils s'imaginaient déjà le nouveau calvaire qu'ils allaient vivre à devoir jouer les enfants sages.

Quelques jours plus tard la famille et la Roanne c'était vêtu en conséquence. La petite duchesse avait troqué ses braies sombre contre une petite robe de soie d'un bleu vif ornée d'une fine ceinture de dentelle qui rehaussait sa chevelure ébène et ses yeux émeraudes. Elle avait laissé sa longue chevelure ébène tomber sur ses épaules. Eamon quand à lui avait revêtu une paire de braie, une chemise et une paire de botte le tout d'un blanc immaculé. Margaut tenait à ce qu'ils soient présentable pour le mariage bien que Eamon avait émis une réserve il avait finalement accepté. Mais comment refuser quelque chose à une petite princesse qui vous regarde de son visage d'ange.

Azzera n'avait pour une fois rien dit concernant leur tenu et semblait même surprise des efforts que ses deux garnements avaient fait pour l'occasion. Il faut dire que les enfants comme tout un chacun vieillisse et qu'avec elle vient la maturité. Du haut de ses neufs ans Margaut commençait à prendre conscience du poids de son rang et bien qu'elle était loin encore de connaitre et appliquer le protocole à la lettre elle mettait un point d'honneur à faire usage de ce dernier comme elle l'entendait.

La petite troupe étai fin prête et le chemin jusqu'au lieu de la cérémonie avait semblait très court, car un invité surprise venait de pointer le bout de son museau. Zébulon le fier destrier de Gil se trainait derrière la chariote sous le regard amusé des enfants. Et déjà la porte d'entrée se profilait à l'horizon à en juger par l'excitation qui s'emparait de Azzera et qu'elle essayait à peine de cacher. Margaut s'imaginait déjà les moult recommandation que Azzera jugerait bon de dire, bien qu'elle savait que aucune ne serait respecter. Mais les mamans ont cette force de savoir rabacher sans fin les même choses espérant toujours qu'un jour ou l'autre les enfants finiraient par les assimiler.

Margaut Eamon, je compte sur vous pour vous montrer dignes !
Un chevalier peut rester des heures sans bouger !
Et une duchesse ne va pas faire pipi en plein milieu de la cérémonie !

Margaut pose ses mains sur ses hanches et fixe Azzera l'air quelque peu hautain, non s'en avoir au préalable jeter un regard complice à son prince.

Voyons Azzera, tu sais bien, que je n'avais même pas trois ans à l'époque. Aujourd'hui si vraiment je ressentais le besoin d'aller au latrine, je saurais sortir sans en faire part à toute l'assemblée. Tu de doute bien que je suis désormais en âge de me tenir de manière respectable parmi les nobles.

La petite fait alors un clin d'oeil à Eamon et pouffe de rire dans ses mains. L'ordre était donné d'entrée dans l'église et Margaut ne c'était pas faite prié pour attraper la main d'Eamon. Elle c'était assurée que Azzera et Gil était déjà loin devant avant d'adresser la parole à son chevalier.

Tu sais Imon, faudra regarder et écouter avec attention, fin pas trop hein, mais un peu quand même, parce que bientôt c'est nous qui seront là, à leur place. Tu sais quand on s'épousera.

Voyant que les Trévières étaient déjà hors de leur champ de vision et craignant que tata Azz ne s'énerve encore en ne voyant pas sa progéniture et celle du Duc de Roanne, Margaut avait serré la main d'Eamon et c'était mise à courir vers l'entrée de l'église. Toute empressée de venir s'asseoir au coté d'Azz elle ne fit pas attention aux marches du parvis. C'est donc tout naturellement qu'elle se pris les pieds sur la première marche et en avait du coup doublé tout les gens qui se trouvaient devant la porte, non sans en avoir légèrement percuté quelques uns, pour rentrer la tête la première dans l'église. Elle avait pris soin de ne pas lâcher la main de son prince qui fort heureusement avait réussi à garder un temps soit peu l'équilibre. Margaut vit le premier banc de l'église venir sur elle et ce voyait déjà devant ce confondre en excuse, sous le courroux de Azz. C'est de justesse que Eamon avait réussi a arrêté Margaut en prenant appuie sur le banc qui se trouvait à droite. Toute fière de ne pas être tombée elle n'avait pas vu que le bruit qu'elle avait fait augmenté par les cris des gens devant l'église avait poussé les présents de l'église à se retourner pour voir d'où provenez cette confusion. Elle relève la tête sur une assemblée qui la regarde tel une étrangeté. Eamon en bon prince lui avait dit de ne pas s'inquiéter que ce n'était pas grave, mais c'est sans demander leur reste que Margaut et Eamon se réfugie sur le banc de Azzera et Gil. Leur mimines toujours entremêlé, elle s'assoit aussi discrètement que possible en baissant la tête.