Arrivée d'Antoine Leroy d'Arbalture

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah le Duché du Dunois... Grande terre de coeur chargée d'histoires. Emprunte de spiritualité et de divin. Comment ne pas s'émerveiller de ses imposantes murailles et bâtisses? Comment ne pas s'émerveiller de cette vie qui grouille? Comment ne pas s'émerveiller de ce silence magistral prompt à la médit...

" Non di dju c'est fichtrement loin! "

Aheum... le Dunois donc venait enfin d'apparaître dans l'horizon du Comte. Le voyage avait été un peu long depuis les terres du Sud du Rouergue. Antoineleroy aurait donné un bras pour pouvoir plonger sa tête dans l'un des fûts de floc qu'il transportait à l'arrière de sa calèche. Oh, pas un grand plongeon, non, rien qu'un petit...
Seulement ses bras il risquait d'en avoir encore besoin par la suite, aussi peut-être valait-il mieux les garder pour l'instant.

Un péquen... aheum... un paysan croisé au hasard de l'enchevêtrement des routes de campagne avait accepté de lui indiquer, contre obole, le chemin du Castel Ducal. Le médecin avait écouté ses conseils comme autant de précieuses paroles empreintes de cette sagesse propre à la vieillesse... Mais il avait toutefois refusé d'ouvrir sa bourse parce que bon... fallait pas pousser mémé dans les orties non plus!
A présent il se retrouvait au cœur de divers chemins donc, et si ce n'étaient les lieues qui le séparaient de son Comté d'origine, il n'était guère avancé...

Sautant donc de la voiture de la calèche, il demanda à un jeune homme où était ces fichus bâtiments. Et tandis que son interlocuteur faisait les pales du moulin avec ses bras pour indiquer le chemin à prendre, la carriole s'en alla vers on ne sait où, laissant Antoineleroy déconfit et profondément hébété, la bouche béante sur une expression mêlée de colère et d'incrédulité.

" Je... Je crois que j'vais l'tuer! "

D'ailleurs... Il l'aurait fait s'il le pouvait... Non qu'un instinct aristotélicien l'en préserve mais la calèche était désormais trop loin pour y lancer un quelconque projectile: pierre, bout de bois, tonneau de vin, etc.
M'enfin il irait en la Maison des Chéroy coûte que coûte! Remarquez, il n'avait pas énormément le choix maintenant...

Arrivé à bon port, malgré les souvenirs assez vagues des gestes spasmatiques du jeune homme croisé auparavant, le médecin arriva devant les grandes portes en bois massif du château qu'il poussa, arrivant dans la grande salle de la bâtisse où il rencontra un valet

' Qui dois-je présenter? '

" Faites donc annoncer Antoine Leroy d'Arbalture, dict Antoineleroy le Diplomate! "

Le Grand Archiviste de France profitait du fait que le valet soit parti chercher ses maîtres afin d'observer les riches décoration de cette vaste pièce ornée de tableaux et autres draperies comme au magnifique Louvres... En moins immense bien entendu, mais quelle idée aussi de comparer un Castel personnel avec les grands bâtiments royaux parisiens?
Le regard fixé sur les peintures d’ancêtres, dont le fier tableau de feu Sa Seigneurie Fauville, il n'avait nullement entendu le léger bruit de pas s'approchant. Ce qui expliqua le sursaut du Comte lorsque le jeune homme s'adressa à lui.

Écoutant ses propos tout en parcourant les yeux le protagoniste, Antoineleroy esquiça un fin sourire puis tendit sa main pour serrer celle de son vis à vis

" Enchanté Senhèr Elias! Ravi de faire votre connaissance... "

Agrémentant ses paroles d'un fin hochement de la tête il n'eut le temps de continuer à parler, coupé net par le Duc et son entrée en cette pièce

" Votre Grâce Alexandre! Quelle joie depuis tout ce temps... "

Un grand sourire parcourait le visage du médecin

" Très bon voyage, même si un peu long je dois l'avouer. Cependant point de dommages ni de problèmes à travers les chemins et sentiers empruntés! Ce qui est assez fort rare en ces temps troublés.

Mais paraîtrais-je si vieux à tes yeux pour me faire remonter vers la fraîcheur durant l'été? Une question d'humidité? Je vois, je vois... "

L'homme rit de bon coeur

" Niveau bonnes nouvelles il faudra repasser par contre, l'Armagnac et les Comminges traversant une sombre passe entre le pouvoir et la population. J'ai reçu quelques lettres d'amis anciennement ou récemment investis qui désirent quitter la Province face à l'ambiance délétère s'y étant accrochées et installée.
C'est fort dommageable mais je ne puis juger, ayant fait de même il y a quelques semaines pour rejoindre le Comté du Rouergue où semble-t-il du travail intéressant est à faire, surtout niveau économique!

Mais je parle, je parle... "

Un petit rire s'éleva, provenant du Comte suite aux paroles et à la bonne ambiance s'installant icelieu entre ces protagonistes dont le passé fut commun au travers d'êtres chers trop tôt partis...
Antoineleroy hochait continuellement la tête aux propos du Duc, toujours sages et censées, non sans lâcher un profond soupire à l'évocation de feu le Pair Fauville

" Je plussoie fortement ce triste constat de la présence de personnalités trop fortes et impulsives dans ces Provinces du Sud du Royaume de France. Cela nuit malheureusement bien trop à l'épanouissement de ces terres qui pourraient être un socle solide et fortement privilégié pour le commerce vers l'Hispanie et l'Italie! "

Mais le revoilà parti dans diverses pensées tandis qu'Alexandre évoquait son mariage

" Non je n'en ai rien su... Toutes mes condoléances pour cette perte tragique! "

Joignant quelques gestes à ses paroles, le GAF se signa

" Et donc l'un de tes deux fils est ce charmant garçon blond! "

Dit-il non sans désigner d'un mouvement de la tête le jeune Elias s'étant présenté prestement lors de son arrivée

" Cette pensée en tous les cas me touche fortement, et je serais à la fois ravi et honoré de pouvoir rendre ce service pour toi et ta famille... "

Enchanté Senhèr Elias! Ravi de faire votre connaissance
A l'évidence l'homme venait dus sud du royaume de france, cette région où l'on parle la langue d'Oc
Elias lui fit un sourire et alors qu'il allait répondre entendit son père entrer dans la pièce. Les deux hommes se connaissaient donc et ce dernier était là sur invitation de son père. Elias se tenait là, sans mot dire, écoutant ce qu'ils se disaient
Il semblait qu'ils se soient connus en Armagnac Comminges, là où ses parents s'étaient rencontrés. L'homme connaissait même son grand père décédéLes deux hommes parlaient, parlaient, et Elias se tenait là, debout tout à côté, curieux de ce qu'il se disait et de ce qu'il pourrait apprendre. Il ne disait mot, pensant que son père pourrait lui demander de les laisser s'entretenir en privé, et ne souhaitant pas quitter la pièce
Et il faisait bien, ainsi cet homme se voyait proposé d'être le parrain d'Elias et il semblait accepter cette proposition après s'être signé en apprenant qu'Adela était décédée en couche.
Elias eu alors une pensée des plus tristes qui le traversa, pour finalement laissé échappé un nouveau sourire aux mots de cet homme
Et donc l'un de tes deux fils est ce charmant garçon blond
Mais qui était donc ce parrain que son père avait choisi pour lui? Il tentait de savoir pourquoi ce nom ne lui était pas inconnu, et tout à ses pensées continuait à écouter avec attention

(hrp : Mea culpa /hrp)

Effectivement, ils ne referaient nullement le Royaume en un claquement de doigt, et cette simple pensée tira de la gorge du Comte un rire qui résonna dans la salle

" Bigre, que voilà de bien grands et nobles prénoms! La couronne et le Royaume de France ont eu là deux grands hommes... Espérons donc que ce soit alors une continuité "

Un fin sourire venu se dessiner au coin des lèvres d'Antoineleroy qui tendit la main en direction du jeune homme afin de contracter une poigne bien amicale avec le fils d'Alexandre

" Et bien mon garçon j'ose espérer être à la hauteur de la tâche qui m'est confiée par ton paternel et gage de te guider sur les routes sinueuses de la vie afin de respecter cette confiance portée en ma modeste personne! "

Un petit clin d'oeil glissé à la fin de sa phrase

" Ainsi donc la voie militaire semble lui être tracée? "

Posa-t-il cependant comme question, un sourcil relevé

Un hochement de la tête aux paroles du père tandis qu'un fin sourire venait se dessiner auprès de la bouche du Comte

" Les Chéroy sont très politiques, cela ne me surprend guère plus... Le Royaume peut être heureux de compter une telle famille en ses terres! "

Passant sa main sur son visage pour gratter sa barbe de quelques jours

" Somme toute conclue effectivement, et avec grand plaisir ainsi qu'honneur. "

(hrp : Bonne année à vous /hrp)