[RP] Quand l'Hermine se perd en France

Nombre de messages : 2455 Date d'inscription : 28/03/2008

La jeune fille avait réagit si vite que le Duc se demanda depuis combien de temps elle avait envie de se soustraire à sa compagnie. Etait il si austère et repoussant que cela ? Il y avait de quoi être déconcerté car à l'ordinaire c'est plutot l'effet inverse qui se passe.

Certes l'ouvrage était technique mais il ouvrait de belles perspectives. Les transactions commerciales et les voyages allaient être chamboulés. Cet ouvrage est à la source d'une des révolution les plus importante qu'ils pourraient connaitre.

Il regarda donc ce joli brin de fille filer aussi vite que possible en suivant le valet qui devait la conduire vers une chambre.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Des couloirs, des couloirs, des couloirs... Encore et toujours ces mêmes murs, recouverts par des tableaux dont elle reconnaissait parfois, un détail expliqué peu avant par le maître des lieux. Et l'enfante s'imaginait souvent, au détour d'un escalier, dans l'angle sombre d'une pièce, ledit duc qui s'amusait à l'observer, en possesseur sans gêne d'une bâtisse aussi élégante.
Car le château de Sully avait, au delà de ses pierres, un attrait non négligeable, qui avait soufflé à la jeune bretonne une envie soudaine de se perdre icelieu plus fréquemment.
Légèrement rosie par le trajet dans ce dédale de pièces, elle fut enfin conduite dans une chambre fort agréable, et put se délecter du repos tant mérité. A peine entrée, on vint l'aider à se dévêtir de son manteau. Les yeux grands ouverts sur la générosité de son hôte, elle s'amusa à observer les différences notables avec sa propre chambre en Rohannais. Appréciant les nuances colorées du parterre, où pour les fleurs avaient disparues. Les tentures affriolantes, les meubles au bois sombre... Elle ne s'en lassait pas, alors que ses gens de leurs doigts experts dévêtaient leur maîtresse, et la préparaient pour son bain.
Quelques instants plus tard, barbotant majestueusement entre les bulles, la môme savourait la liberté acquise. Sully, au milieu de l'hiver, entre les sphères savonneuses. Qui l'eut cru ?

Dites, vous me prévenez quand c'est l'heure du repas, hein ?

Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 18/02/2006

TOC TOC TOC

Un vieux valet venait de frapper à la porte de la chambre des ôtes du Duc. Il y avait maintenant plusieurs heures que les convives étaient réfigués dans cette pièce. A en croire les bruits d'eau, la dame devait prendre son bain. Aussi, le brave Auguste fit un pas en arrière lorsque la porte s'entre-ouvrit et s'efforca de ne pas regarder au de la de la personne qui se tenait dans l'ouverture de la porte.

Mon maitre, me charge de vous avertir que le diner peut être servit dès que vous le souhaiterai.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Elle était sortie du bain depuis longtemps. Ne désirant pas, bien que très attachée à l'hygiène, sentir des plis sur sa peau soyeuse.
Assise juste devant la bassine d'eau -froide, désormais-, elle y avait laissé choir une jambe, et s'amusait à faire se mouvoir ses orteils dans le fluide limpide. Une gamine, comme toujours ; coiffée par ses gens, ils finissaient de la préparer lorsque l'on revint lui annoncer que le repas était prêt.
Elle se redressa doucement, attendant que l'on finisse de lui resserrer le corset. Angoissée, sa jeune gorge se soulevait à intervalles régulières, cloitrée dans la prison conique. Prête, elle attendit les derniers ajustements, et suivit le valet hors de sa chambre. Se promenant, une nouvelle fois, dans le labyrinthe lugubre qui l'effrayait un peu. Comble, pour une héritière, que d'être apeurée par l'obscurité régnante des castels, elle qui y passe le plus clair de son temps.
De retour face au Duc, cette fois-ci nettement plus présentable. Coiffée, habillée, pomponnée, maquillée, parfumée... Une vraie poupée blonde, les cheveux dorés cachés sous une résille grise. Et les voiles du hennin qui battent contre sa nuque, alors qu'elle s'incline à nouveau.

Noz vat, Alexandre.

Nombre de messages : 2455 Date d'inscription : 28/03/2008

nozvezh vat à vous également Blanche-Anne. Si vous permettez qu'a mon tour je vous appelle par votre prénom.

La demoiselle était bien en beauté ce soir, une véritable méthamorphose par rapport à la voyageuse de tout à l'heure.
Point de résille ou de chapeau pointu pour le Duc mais il s'était également habillé pour l'occasion dans une tunique appropriée.

Donc vous me disiez vous être écartée de votre route pour regagner votre demeure. J'ai demandé à mes gens d'informer les votre de la direction à suivre pour repartir vers la Bretagne. Mais apparemment, tous n'étaient pas si perdus que cela.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Oh, mais ce serait fort impoli que je vous refuse ce que vous avez eu la bonté de m'offrir, Alexandre.

Bien que cela la rebute, car personne à part ses parents, et ses proches amis, n'avait eu droit à ce privilège ultime. Mais éducation oblige, elle savait qu'elle ne pouvait refuser pareille demande, et que s'il désirait l'appeler par son prénom, en jeune damoiselle de bonne famille... Elle devrait s'en contenter.
Et puis, son prénom prononcé par une voix étrangère, s'auréolait soudain de consonances bien étranges. Peut être, parce qu'elle n'avait pas l'habitude qu'on l'appelât ainsi. En Bretagne, elle était l'Hermine. L'immaculée, la pure. Son ducal papa l'appelait par un titre princier, plus par affection que pour rappeler l'ancien temps, où l'un de ses aïeuls siégeait sur le trône ; pour la verduis Lusiana, elle était la neveziad, l'élève, la partenaire de culte et de croyance. Surnom affectueux, pour désigner celle à qui elle transmettait son savoir.
Le reste de la famille avait pris le parti du cousin Montfort, appelant la môme "Princesse des Doudous". Le ridicule oté d'un tel surnom, le titre était resté... Et l'enfante régnait sur une patrie de Walsh, une armée de Montfort, des ancêtres Dénéré.

Je suis désolée, j'ai peur de ne pas vous comprendre. Nous n'étions pas si perdus que cela, finalement ?

Nombre de messages : 2455 Date d'inscription : 28/03/2008

Je n'en sais pas beaucoup plus que vous. Mais lorsque mes gens ont cité le nom des prochaines villes étape, il semblerait que ces dernières ne leur soient pas étrangères.

Peut être votre conducteur a choisit de passer par l'Orléans pour éviter le Maine tout simplement.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Boarf, la géographie... Blanche n'avait jamais aimé ça. Les discussions avec des inconnus non plus, d'ailleurs.

Sûrement que oui, Alexandre. Vous devez avoir raison.

On les installa à table, elle put enfin se rafraichir. Pas qu'elle eut trop parlé pour avoir la gorge sèche, mais se trouver en présence d'un aussi noble individu la mettait mal à l'aise.

J'aurais préféré que l'on suive le chemin le plus court, en vérité. Me voilà forcée à monopoliser votre attention, et à demeurer loin de mon pays plus longtemps que je ne le voudrais.
Voyagez vous souvent, vot... Alexandre ?

Enondu ! Dure habitude à perdre.

Nombre de messages : 2455 Date d'inscription : 28/03/2008

Mademoiselle, sachez que vous ne monopolisez mon temps que parce que je vous le cède bien volontiers. Ne soyez pas mal à l'aise. Et cessez de tordre vos doigts vous risque de vous les tordre à les malmener de la sorte.

Pour ce qui est des voyages, j'ai pas mal voyagé par le passé. Je suis né dans le Berry mais rapidement j'ai rejoind ma famille ici en Orléans. Famille qui m'a fait rejoindre le Sud en Amagnac Comminge lorsque mon père fut nommé Comte. Et à sa mort, je suis remonté en Orléans pour prendre la tête de la Maison Chéroy.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Elle sourit devant la remarque, préférant prendre cela sur un ton léger, et s'accommodant très bien du brusque essai d'humour ducal. A moins que ce ne soit un reproche ? Elle n'y voulait point penser, refusant de se créer encore plus d'angoisses.

Je n'ai, contrairement à vous, que très peu voyagé. Rendu visite à de la famille, en France. Nous sommes allés jusqu'à Toulouse, mais étant fort jeune, je ne m'en souviens plus.
Le dernier voyage en date est donc celui qui m'a menée jusqu'au Louvre. Mais avant cela j'ai fait quelques Tro Breizh, bien entendu.

Nombre de messages : 2455 Date d'inscription : 28/03/2008

Vous avez de la famille hors de Bretagne ? Et d'Anjou ? Je pensais que la noblesse Bretonne restait encrée très fortement en vos terres et ne sortait au dehors qu'à la tête d'armées.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 08/11/2009

Vous avez donc dû être fort surpris de me voir arriver en vos terres sans la moindre estafette sous mon commandement, conclut la bretonne, un sourire amusé. Les préjugés sur son pays et ses coutumes ne changeaient guère, que l'on soit sur le parvis du Louvre, ou dans une salle à manger Sullyloise. Les françoys avaient tous, au moins, en point commun cette incompréhension de la pointe nordique.

Je vous assure pourtant que nous sommes un pays fort civilisé ; il nous arrive, aussi parfois, de traverser des frontières sans but belliqueux.
Mais il est vrai que l'amour de Breizh est indéfectible. Je ne puis vivre loin d'Elle bien longtemps.