Ils étaient arrivés. Elle s'en voulait beaucoup de ne pas être venue plus souvent, mais les regrets étaient vains. Il lui fallait simplement s'en souvenir, afin de ne pas commettre les mêmes erreurs à l'avenir, en celà comme en bien d'autres choses.
La carriole s'arrêta et Kalwynn descendit promptement pour l'aider. Elle accepta sa main et descendit prestement.
Elle fut surprise de voir arriver un grand jeune homme, solidement bâti, qui accourait, sans doute alerté par le bruit de la carriole. Il s'avança vers elle, retira son bonnet qu'il tortilla entre ses doigts, et prit la parole en hésitant:
- Bonjour, maîtresse. Je me nomme Jean, et je suis le fils de votre fermier qui travaille les terres après le petit bois. Lison m'avait demandé de venir allumer les feux, et, ma foi...
Il avait baissé la tête, semblait embarrassé, et elle l'encouragea :
- Oui, je vous en sais gré. Y a-t-il autre chose?
Il releva la tête et la regarda bien en face, ce qu'elle apprécia:
- Mon père et moi avons pensé... enfin il nous a semblé... bref, je suis resté à vous attendre au cas où vous auriez encore besoin de moi.
Elle lui répondit en souriant:
- C'est une excellente idée, Jean, je vous en remercie et vous prie de transmettre mes remerciements à votre père. J'irai le voir, d'ailleurs.
Si vous voulez bien, vous pourriez aider messire Kalwynn, qui m'accompagne et qui fait partie de ma famille, pour les bagages et vous pourriez ensuite vous charger des chevaux et de la carriole.
Elle se tourna vers Kalwynn, qui avait écouté ce bref échange:
- Je suis reconnaissante à Lison d'avoir pensé à faire préparer du feu. Je vous attendrai dans la grande salle, si vous voulez bien. Et si vous en avez oublié le chemin, Jean vous accompagnera.